L’HOMME QUI PARLAIT À NOTRE INCONSCIENT
Un auteur me semble particulièrement important pour la diffusion de la pensée de C.G. Jung, c’est Edward Edinger que les Éditions de la Fontaine de Pierre ont déjà publié.
L’œuvre d’Edinger est conséquente. Nombre de ses livres sont le fruit de séminaires qu’il a donnés toujours en se collant à l’œuvre de Jung qu’il a grandement vulgarisé et amplifié. Il est aussi un rare auteur à avoir exploré et poursuivi l’œuvre alchimique de Jung.
Plusieurs hommages lui ont été rendus après son décès, dont voici un extrait :
Il était un homme béni par le feu – le feu de la conscience – avec une passion pour la psychologie de C.G. Jung. Il était continuellement émerveillé par l’immensité de la vision de Jung et s’efforçait constamment de nous transmettre cette réalité […] Il a consacré sa vie à amplifier la vision et l’œuvre de Jung, à rendre ces précieuses intuitions plus concrètes et compréhensibles à travers ses nombreux travaux et son travail d’analyste. Le docteur Edinger croyait fermement que la vision de la psychologie jungienne était essentielle pour notre passage, en tant qu’individus et en tant que groupe collectif, vers le XXIe siècle, vers le nouveau millénaire.[1]
Edward Edinger (1922-1998), médecin et psychiatre fut également l’un des membres fondateurs de la C.G. Jung Foundation for Analytical Psychology et de l’Institut C.G. Jung de New York. Motivé par son amour pour Jung et son désir de transmettre son œuvre et ses idées, il est l’auteur de nombreuses conférences, essais et livres – inédits en français pour la plupart[2] – et qui demeurent essentiels pour la compréhension de la pensée jungienne.
Mais qui était l’homme ?
Voici comme il se décrivait lui-même dans une interview qu’il accorda en 1990 :
Eh bien, laissez-moi vous raconter toute l’histoire dans les grandes lignes. Je suis né en 1922 à Cedar Rapids, dans l’Iowa. C’est l’année où le poème de T. S. Eliot : The Waste Land (La Terre vaine) a été publié ; c’est l’année où le deuxième volume du Decline of the West (Le déclin de l’Occident) d’O. Spengler est sorti ; et c’est l’année qui a suivi la publication du poème de W. B. Yeats : The Second Coming (La Seconde Venue). Ce sont des éléments importants pour moi […] je me sens tellement reconnaissant d’être né au XXe siècle et de pouvoir assister à la découverte de la psyché et à l’émergence d’une vocation complètement nouvelle [la psychothérapie].[3]
Ses parents étaient des Témoins de Jéhovah. Son père, raconte-t-il, portait le poids du chagrin de son propre père qui avait perdu sa fille alors qu’elle était enfant et qui détruisit sa foi en Dieu. Il avait conscience que la grande dévotion de son père et son investissement dans la congrégation ne pouvaient totalement résoudre la question de sa relation avec Dieu. Ce fut donc à lui que cette question brûlante fut transmise.
Sa mère était très fervente, très prosélyte. Il a le souvenir qu’il s’échappait d’elle en jouant avec son kit de chimie dans le cabanon du jardin. Ce n’est que des années plus tard qu’il a réalisé qu’il faisait alors des expériences alchimiques.
Edinger fut marqué dès son enfance par le mode de vie de ses parents :
J’ai réalisé plus tard, qu’ils reproduisaient les premières communautés chrétiennes des premiers siècles. Ces communautés primitives vivaient dans l’attente de la seconde venue imminente du Christ ; c’était leur conviction. Et ils ne pouvaient presque pas se concentrer sur le fait de gagner leur vie, car la « Seconde Venue » allait se produire très bientôt. La seule chose qu’ils pouvaient faire était de diffuser le message afin que le plus grand nombre possible de personnes puissent y être préparées.[4]
Il nota toutefois :
Il était évident pour moi, à un très jeune âge, que quelque chose n’allait pas intellectuellement avec cela ; mais émotionnellement, c’était très puissant. Et c’est là que la chimie est intervenue. Ma psyché a dû ériger une entité contrastée qui pouvait tenir tête à la puissance émotionnelle de cette conviction religieuse collective. En fait, ce que j’ai fait, c’est ériger un Dieu alternatif : la « science » était mon Dieu. Et c’est ce qui m’a protégé de l’engloutissement.
Voici comment Edinger décrit sa « rencontre avec Jung » :
Je l’ai découvert d’une manière intéressante, en lisant le livre Generation of Vipers de Philip Wylie, un auteur quelque peu sarcastique des années 1940. Il est probablement peu connu aujourd’hui, mais l’une de ses obsessions était le Momism[5]. Quoi qu’il en soit, il avait rencontré Jung et louait ses mérites ; et je me suis dit : « C’est quelqu’un que je dois explorer. » J’ai donc procédé à cela, et quand cela a finalement pris forme – quand j’ai enfin compris ce qu’il disait – j’ai su que c’était ça ! Un matin – c’était en octobre 1950, je ne peux pas te dire la date exacte, je me suis réveillé et j’ai réalisé que je devais devenir analyste jungien. Tout s’est mis en place soudainement […]
Peu de temps après, il rentra en contact avec deux des pionnières aux États-Unis de la psychologie des profondeurs : Eleanor Bertine et surtout Esther Harding qui devint son analyste durant sept années.
Dans son approche jungienne, Edward Edinger se définissait comme un médiateur entre Jung et un public plus large :
Jung est cette immense présence, profondément intimidante pour nous tous, les « petits », et en comparaison de lui, nous sommes tous petits. J’étudie Jung, comme œuvre majeure de ma vie, depuis quarante ans, et plus je l’étudie, plus je suis impressionné par sa grandeur, et plus je comprends pourquoi tant de gens préfèrent s’en tenir éloigné. C’est trop douloureux d’éprouver sa propre petitesse en comparaison à une entité aussi gigantesque, et souvent je pense que c’est un instinct de préservation légitime qui éloigne les gens de Jung.[6]
Son processus créatif était inspiré par l’inconscient. Il attendait des intuitions pour guider son écriture.[7] Il pouvait alors énoncer des fulgurances telles que :
Si vous comprenez ce paragraphe à fond vous comprendrez la psychologie jungienne ![8]
Le paragraphe en question évoque le mythe d’Hiawatha qui, dans sa lutte avec le dieu du maïs, traverse l’expérience de la mort et de la renaissance, réapparaissant sous une forme bénéfique pour l’humanité.
Ou encore :
Les ouvrages de Jung seront lus et étudiés comme les Écritures l’ont été, et la lettre de Jung à l’analyste jungienne américaine Elined Kotschnig en 1956 aura un jour le même statut que la lettre de Paul aux Romains a eu pendant deux millénaires ![9]
Dans cette lettre, Jung retrace l’évolution de la perception de Dieu, depuis les divinités polythéistes jusqu’au Dieu chrétien, avec la figure du Christ jouant un rôle de médiateur. Jung voit l’incarnation comme un sacrifice révélant la nature paradoxale de Dieu, à la fois aimante et obscure. L’homme, à travers son processus d’individuation, participe à l’accomplissement du plan divin.
Edward Edinger, dans un de ses premiers ouvrages importants[10], écrivait dans sa préface :
Le monde lettré commence à peine à percevoir l’immense synthèse du savoir humain accomplie par C.G. Jung. […] il a découvert, chez ses patients et en lui-même, la « réalité de la psyché » et la phénoménologie de ses manifestations à une profondeur jamais observée de manière systématique auparavant […] Il a pénétré la source fondamentale de toutes les religions et cultures […] Ce nouveau point de vue est si complet et englobant que, une fois saisi, il ne peut manquer d’avoir des conséquences révolutionnaires sur la manière dont l’homme se perçoit lui-même et le monde.
Le docteur Edinger s’est donné comme tâche d’élucider cet aspect visionnaire de l’œuvre de Jung, dont les répercussions sont considérables. Dans cet ouvrage majeur il explore la relation entre le moi (la conscience individuelle) et le Soi (le centre inconscient plus vaste de la psyché).
Il écrit : […] il est impossible pour le moi de faire l’expérience du Soi comme quelque chose de distinct tant que le moi s’identifie inconsciemment au Soi. Cela explique la nécessité de l’expérience d’aliénation comme prélude à l’expérience religieuse.[11]
C’est aussi dans cet ouvrage qu’Edinger introduit pour la première fois son célèbre schéma de l’axe ego-Self (moi-Soi) qui illustre les étapes de développement du moi par rapport au Soi.
Le schéma décrit un processus de développement psychologique dans lequel, au début, l’individu est inconsciemment identifié au Soi, qui contient son moi. Puis, au fil du temps, le moi se détache progressivement de cette identification tout en restant lié au Soi. Ce détachement s’opère principalement par la dissolution des projections qui se font sur les autres et le monde extérieur. La dernière figure est une limite théorique idéale qui n’existe probablement pas dans la réalité. Il représente une séparation totale du moi et du Soi et une conscience complète de l’axe moi-Soi. Le moi demeurant limité, mais en relation avec le Soi, ce qui lui permet une connexion plus vaste avec d’autres dimensions de l’existence.[12]
Puis dans Melville’s Moby Dick : An American Nekyia[13] et dans : Goethe’s Faust : notes for a Jungian Commentary[14], Edinger décrit et analyse les thèmes fondamentaux que sont le voyage nocturne en mer ou de la descente aux enfers. Il pensait que le Moby Dick de Melville pouvait être considéré comme le Faust américain.
Il fait dans le livre un parallèle avec la vie de Herman Melville. C’est, à mon sens, une très belle étude, très riche et on y retrouve tous les grands thèmes jungiens et comme souvent chez lui un parallèle entre les personnages et les grandes figures de la Bible.
Ces motifs, Moby Dick et Faust, sont aussi les éléments centraux du processus d’individuation et de l’alchimie, thèmes récurrents dans toute l’œuvre d’Edinger qu’il étudiera plus précisément dans des ouvrages ultérieurs : Anatomy of the Psyche[15], The Mysterium Lectures[16], The Mystery of the Coniunctio[17].
Dans d’autres essais et dans ses conférences, Edinger soulignera avec force que :
Nous sommes sur le point d’assister à la naissance d’une nouvelle image de Dieu à la suite du travail de Jung.[18]
Une formulation qu’il développera :
Voyez-vous, une partie de la nature divine (et rappelez-vous que je parle ici d’un point de vue psychologique, et non métaphysique) est que l’image de Dieu est une union d’opposés. Ce n’est pas seulement le Christ, c’est aussi Satan. Ce n’est pas seulement Yahvé du Livre de Job, c’est aussi Béhémoth et Léviathan. Et cette image de Dieu paradoxale, avec sa double nature, est en train de se transformer à travers l’expérience de la conscience humaine.[19]
Un sujet qu’il abordera tout au long de son œuvre et particulièrement dans Transformation of the God-Image[20], et dans Rencontre avec le Soi, un commentaire des Illustrations du Livre de Job par William Blake[21].
À ce propos Edinger souligne :
[…] Job et sa souffrance sont un modèle directeur pour les souffrances du moi moderne […] je pense que l’on peut dire que toute analyse qui va un tant soit peu en profondeur prend la qualité de l’expérience de Job. C’est pourquoi je considère mon petit livre sur Les Illustrations du livre de Job de Blake comme une sorte « d’heure analytique portable ». Il s’applique à tous les problèmes de la vie que l’on rencontre si l’on va suffisamment en profondeur – jusqu’au cœur du problème.[22]
Par-dessus tout, il valorisait ce qu’il appelait « la conscience jungienne », par laquelle il entendait un engagement profond envers le Soi transpersonnel et une volonté d’être un réceptacle capable de contenir, transformer et réconcilier les opposés divins.
Le docteur Edinger était aussi fidèle à Jung que possible, et il l’est resté jusqu’à la fin. Comme Marie-Louise von Franz, il était un « jungien classique » développant en fonction de ses propres talents le message de Jung.[23]
Il pensait, à la suite de Jung, que chaque individu devait affronter seul les forces obscures et divines pour les transformer[24]. Il gardait toujours en mémoire, dans son travail d’analyste que l’objectif de l’analyse était pour le moi d’établir un contact avec une personnalité plus grande au sein de la psyché, afin de renforcer « l’axe moi-Soi ». Sa méthode d’analyse visait à dialoguer directement avec l’inconscient, plutôt qu’avec le moi conscient, ce qui illustrait son approche intense et concentrée[25].
Il avait une profonde perspicacité concernant la signification psychologique derrière les événements mondiaux catastrophiques contemporains.
Dans l’interview accordée à Lawrence Jaffe en 1990, il précise sa pensée :
Je ne suis pas prophète, mais j’ai une image, dans ses grandes lignes, de ce que je prévois. Il est évident pour toute personne réfléchie que la société occidentale se précipite vers une terrible catastrophe. Cela signifie que nous serons exposés à une souffrance massive, de l’ordre de ce qui s’est passé il y a 2000 ans avec la désintégration de l’Empire romain, lorsque les structures sociales établies se sont effondrées et que le chaos a pris le dessus. Quelque chose de similaire va se produire.
Et il rajoute :
Dans une telle situation, il y aura des régressions vers des modes de comportement plus primitifs, un retour en arrière. Il y aura un retour vers des tribalismes de toutes sortes, j’en suis sûr, vers des structures primitives, plus localisées. Il y aura une régression vers des religions concrètes et fondamentalistes de divers types. Et j’espère que la souffrance collective à une échelle aussi vaste obligera des individus réfléchis – ce que Toynbee appelle la minorité créative – à chercher désespérément une compréhension de ce qui leur arrive.
S’ils parviennent à résister à la tendance régressive consistant à revenir à des modes de fonctionnement plus primitifs, s’ils peuvent rester suffisamment conscients, alors ils pourraient découvrir Jung. Ils pourraient se plonger dans Réponse à Job et lire Jung très attentivement, en réalisant que ce qui est vécu collectivement à une échelle aussi vaste est une « expérience de Job » pour l’humanité. Voilà ce qui nous attend, car nous avons perdu nos amarres religieuses antérieures. Et je pense que la seule voie vers une nouvelle connexion religieuse passe par la « vallée obscure ».
Dans L’Archétype de Apocalypse[26] il écrit :
L’archétype de l’Apocalypse s’est à coup sûr très fortement constellé au début de l’ère chrétienne […] Actuellement – au seuil d’une ère nouvelle – ce même archétype se constelle à nouveau très fortement. […] quelle est la signification psychologique de l’ « Apocalypse »? Je répondrai […], l’arrivée du Soi dans le champ de la conscience.
Edinger avait exploré l’idée de la vie après la mort dans ses travaux, suggérant que les véritables accomplissements psychologiques ne disparaissent jamais.[27]
Il pensait qu’atteindre un niveau de conscience supérieur contribuait à l’évolution de l’inconscient collectif. Pour lui, cet accomplissement ne mourrait pas, mais faisait partie du « corps de résurrection » des traditions religieuses, transformant la psyché collective en une force plus éthique et créative en chacun de nous.[28]
Edinger s’était psychologiquement préparé à sa propre mort qu’il a acceptée sans condition, la considérant simplement comme la dernière « mission » à accomplir avec dévotion, vivant avec une grande grâce et un profond respect pour le mystère de l’inconscient.[29]
Le docteur Edward F. Edinger, est décédé le 17 juillet 1998 à son domicile de Los Angeles. Il avait 75 ans. Ses collègues ont affirmé qu’il avait été l’analyste jungien le plus influent aux États-Unis, des années 1950 jusqu’à sa mort.
La plupart de ces écrits manuscrits sont conservés à la Library of Congress[30] de Washington, D. C.
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Je n’ai fait que survoler l’œuvre importante et fondamentale d’Edward Edinger en le citant de nombreuses fois pour être le plus fidèle possible à sa pensée et à ses écrits.
Je remercie les Éditions La Fontaine de Pierre pour avoir traduit et présenté deux de ses ouvrages à un public francophone. Une grande partie de son œuvre reste encore inédite et mériterait une diffusion plus large. Je pense notamment à ses commentaires des œuvres tardives et difficiles de Jung, The Mysterium Lectures, The Aion Lectures[31], qui trouveraient un écho chez tous ceux qui décident de « suivre Jung à l’endroit où il se trouvait […] après sa maladie de 1944 »[32] ainsi que, The Christian Archetype : Jungian Commentary on the Life of Christ[33] dans lequel il écrit :
La vie du Christ, comprise psychologiquement, représente les vicissitudes du Soi alors qu’il subit une incarnation dans un moi individuel, et du moi alors qu’il participe au drame divin. En d’autres termes, la vie du Christ représente le processus d’individuation.
Anecdote
À propos de la psychologie des profondeurs, Edinger aimait utiliser l’image du poisson dans l’eau. Il disait :
Le maître zen demande au novice : « Qui a découvert l’eau ? » Le novice ne sait pas, alors le maître répond : « Eh bien, je ne sais pas non plus, mais je sais qui ne l’a pas découvert : le poisson ! »
Et il rajoutait :
La découverte de la psychologie des profondeurs au XXe siècle, notamment avec Freud et Jung, est aussi importante que celle de la physique nucléaire. L’humanité a toujours eu une conscience de l’âme, mais étant trop proche de la psyché, elle ne pouvait la traiter de manière scientifique. Comme les poissons qui ne découvrent pas l’eau, les humains vivaient dans la psyché sans pouvoir l’étudier. Avec la découverte de l’inconscient, la psyché est devenue un objet de recherche, marquant une révolution majeure qui reste encore peu reconnue collectivement.[34]
Je tiens à remercier chaleureusement Annette Forlen qui m’a permis de découvrir l’œuvre importante d’Edward Edinger, m’apportant une lumière nouvelle sur la pensée de Jung, qu’il présentait comme « l’Homme du Verseau » et dont il fut le serviteur dévoué.
Georges Gaeta
06300 Nice
[1] Voir Margaret P. Johnson, « Blessed with Fire », article paru dans la Revue Psychological Perspectives n° 39-1, 1999 (dont ce texte s’est grandement inspiré). Cette revue jungienne est parrainée par l’Institut Jung de Los Angeles.
[2] Deux ouvrages ont été publiés aux Éd. La Fontaine de Pierre : Rencontre avec le Soi, Un commentaire, selon la psychologie de C.G. Jung, des Illustrations du Livre de Job de William Blake, 2007, et L’Archétype de l’Apocalypse, 2012. Un précédent ouvrage aujourd’hui épuisé : La Création de conscience, est paru aux Éd. Séveyrat en 1984, encore trouvable via Internet.
[3] Voir « Edward F. Edinger in Conversation with Lawrence Jaffe, 1990 », in An American Jungian: In Honor of Edward Edinger, Inner City Books, 2009.
[4] Ibid. n. 3.
[5] « Momism : adulation excessive de la mère et dépendance à l’égard des soins ou de la protection maternelle, entraînant une absence ou une perte de maturité et d’indépendance. » Voir Dictionary.com. Dans son livre, Wylie y expose le côté sombre de cet « américanisme » : « Maman est partout […] déguisée en bonne vieille maman, chère vieille maman, douce vieille maman, notre mère aimante, et ainsi de suite, elle est la mariée à chaque enterrement et le cadavre à chaque mariage […] ».
[6] Voir « Edward F. Edinger in Conversation with Lawrence Jaffe, 1990 », in op. cit.
[7] Propos recueillis auprès de Dianne Cordic, sa compagne, analyste jungienne, et G. R. Elder, thérapeute et spécialiste des religions comparées. Cf. Psychological Perspectives, n° 39-1, 1999.
[8] Voir C.G. Jung, Métamorphoses de l’Âme et ses Symboles, trad. Y. Le Lay, éd. Georg, Livre de poche, 1953/1993, p. 560 et sv. (CW. 5, § 524).
[9] Voir C.G. Jung, Correspondance, tome IV, trad. C. Maillard, Albin Michel, 1993, p. 139-144, ou Le Divin dans l’Homme, Lettres sur les Religions, Albin Michel, 1999.
[10] Ego and Archetype, Penguin Books, 1972, (inédit en français).
[11] Voir ibid., p. 52.
[12] Voir ibid., p. 5-7.
[13] Op. cit., Inner City Books, 1978.
[14] Op. cit., Inner City Books, 1990.
[15] Éd. Open Court, 1985.
[16] Éd. Inner City Books, Toronto, 1995.
[17] Éd. Inner City Books, Toronto, 1994.
[18] Notamment dans: The New God-Image, a study of Jung’s key letters, Chiron Publications, 1996.
[19] Voir Science of the Soul, Inner City Books, 2002, ouvrage qui regroupe une série d’interviews réalisées en 1995.
[20] Op. cit., Inner City Books, 1992.
[21] Op. cit., trad. M. Bacchetta et A. Forlen, La Fontaine de Pierre, 2007.
[22] Voir Transformation of the God-Image, op. cit.
[23] « Jungian Classic tradition », in Psychological Perspectives, n° 39-1, 1999. Propos de Daryl Sharp, analyste jungien canadien et éditeur d’Inner City Books, Toronto.
[24] Pamela Power, qui était sa patiente avant de devenir analyste raconte : « Je me souviendrai toujours de mes luttes, et de la difficulté que j’avais pour rester fidèle à mes propres valeurs. À ces moments-là, le Dr Edinger me disait : « On se sent seul, n’est-ce pas ? » Voir Psychological Perspectives, n° 39-1, 1999.
[25] « Je me souviens d’une fois où Ed m’a dit des choses très dures sur la base d’un rêve que j’avais rapporté, et j’ai été en quelque sorte pris au dépourvu. Je lui ai dit : « Ed, pourquoi dis-tu ces choses ? » Il m’a répondu : « Thayer, je parle à ton inconscient en ce moment même. Je parle directement à ton inconscient ; cela n’a rien à voir avec des questions conscientes entre nous ». Et j’ai trouvé intriguant que sa rencontre avec moi soit une rencontre avec mon inconscient plus qu’avec mon moi, d’une certaine manière. Il y avait toujours un sentiment de présence et de concentration intenses. » Propos de Th. Greene, in An American Jungian: In Honor of Edward Edinger, op. cit.
[26] Op. cit. trad. M. Bacchetta, 2012, p. 20.
[27] Voir La Création de conscience, trad. Y. Odos, Éd. Séveyrat, p. 30-36.
[28] Voir les propos de G. R. Elder in Psychological Perspectives, n° 39-1, 1999.
[29] Voir plus haut la n. 7, concernant les propos de Dianne Cordic, sa compagne.
[30] https://www.loc.gov/collections/edward-f-edinger-papers/about-this-collection/
[31] Inner City Books, 1996.
[32] Voir la préface de The Aion Lectures, op. cit.
[33] Inner City Books, 1987.
[34] Voir E. Edinger, The Science of the Soul, Inner City Books, 2002, p. 11.