Auteure d’Adam secret
Une brève biographie d’E.S. Drower (1879-1972) a été écrite par sa fille[1], elle retrace l’itinéraire de cette femme que rien ne préparait à étudier de manière aussi approfondie la vie et la religion des Mandéens. Après un séjour en Allemagne, E.S. Drower fait une école de journalisme (elle aime écrire), puis commence à voyager dans le cadre de son travail, notamment en Tunisie où elle apprend l’arabe. Elle écrit des romans dont le succès lui permet (financièrement) d’entreprendre des voyages au Moyen-Orient. Elle rencontre son futur mari au Soudan. Après la Première Guerre mondiale, Edwin Drower est envoyé en Irak, où il devient le conseiller juridique du gouvernement irakien. E.S. Drower rencontre les Mandéens pour la première fois en 1923. Elle achète des manuscrits mandéens ou en fait faire des copies par les prêtres. Elle apprend le mandéen et aussi l’araméen, lit les livres spécialisés dans les religions du Moyen-Orient, entre en contact avec des chercheurs, comme en témoigne sa correspondance. Elle commence un dictionnaire mandéen… qu’elle termine avec l’aide de R. Macuch, et qui paraîtra en 1963. Elle finit par obtenir pas moins de soixante manuscrits mandéens[2], dont elle traduit certains. Son apport à la connaissance de la vie quotidienne des Mandéens, de leurs rites, de leur religion est inestimable, car elle a pu faire œuvre d’anthropologue en étant sur place et en nouant des liens d’amitié et de confiance avec eux, tout en se consacrant aussi à l’étude de leurs manuscrits, à l’approfondissement des religions du Moyen-Orient, et à l’analyse des liens entre ces différentes religions. Ses recherches ont débouché sur plusieurs livres dont le plus connu est The Mandeans of Iraq and Iran[3].
[1] Margaret Hackforth-Jones, « The Life of Lady E.S. Drower », Aram, 11-12 (1999-2000), 321-325. (Conférence donnée à l’Université de Harvard, U.S.A.)
[2] Ces manuscrits ont été légués à la Bodleian Library d’Oxford.
[3] E.S. Drower, The Mandeans of Iraq and Iran, 2e édition, E.J. Brill, Leiden, 1962. Cet ouvrage décrit le quotidien de la vie des Mandéens aussi bien que leur vie spirituelle et rituelle.